Pas, roches
III
Où il n'y avait que la fronce des collines
les lentes poussées millénaires et le balancement
des bois entre les automnes
une main a déposé un sanctuaire -
pendant les siècles des siècles vinrent
en file indienne, hostile patience, les corps.
IV
Ici tout est comme tu le vois, une herbe qui brille
Trois mois par an ; tout
a le goût d'une entaille dans la peau
et rien, non rien vraiment n'est jamais vraiment vivant.
V
Toute une crête au vent pulvérisée
Mais en un temps que tu ne sauras comprendre, et tu ne verras pas
que cette moraine se fasse poussière, que l'horizon s'ouvre.
Tutta una cresta che sfarina al vento
ma in un tempo incomprensibile, e non vedrai
questa morena farsi polvere, apirsi l'orizzonte.
Mauro Ferrari, in Po&sie N°110, 1975-2004, 30 ans de poésie italienne - 2. Belin.