samedi 31 décembre 2011

Guillevic (10)

Tu n'en finiras donc jamais ?

Encore un poème,
Encore un,
Cette pensée t'agace
Et même elle t'affole.

Ce besoin d'infini
Qui fait bouger la mer.
Mais si une fois
Tu arrêtais pour de bon,
Tu serais un creux
Comme entre deux vagues.

Guillevic, Art poétique, Poésie/Gallimard

Triptyque vert




Quadriptyque vert





vendredi 30 décembre 2011

Triptyque




lundi 26 décembre 2011

Laguna (6)

Laguna (5)

Lorand Gaspar (4)

Quels étranges paysages fait ta voix
brodée dans les chambres je ne sais plus
quelles chambres j'y promène des théières
et des branches d'arbres déshabillées
le thé fume ou peut-être le jardin
peut-être aussi le fond des icônes
la légèreté des choses perçue à l'oreille
la peau se plisse par endroits
la porcelaine de la tasse se refroidit
on attend
les fenêtres deviennent couleur aubergine
puis referment la nuit

Lorand Gaspar, Sol absolu et autres textes, Poésie/Gallimard

dimanche 25 décembre 2011

La Giudecca (3)

La Giudecca (2)

La Giudecca (1)

samedi 24 décembre 2011

Laguna (4)

Ernst Jandl (1)

ernst jandls weihnachtslied

machet auf den türel

machet auf den türel

dann kann herein das herrel

dann kann herein das herrel

froe weihnacht

froe weihnacht

und ich bin nur ein hund
froe weihnacht
froe weihnacht

und ich bin nur ein hund


Ernst Jandl,
lechts und rinks gedichte statements peppermints, Luchterhand Literaturverlag

chant de noël d’ernst jandl


ouvrez la poporte

ouvrez la poporte

pour qu’il entre

pour qu’il entre
mon seigneur et mémaître
joyel nono
joyel nono
et je ne suis qu’un chien
joyel nono
joyel nono
et je ne suis qu’un chien


Ernst Jandl,
groite et dauche, trad. de l’allemand (Autriche) Lucie Taïeb, Atelier de l’Agneau.

vendredi 23 décembre 2011

Cadore (1)

Cadore : Stramonio. Bac Art Studio.

Adrian Stokes (2)


Chaque ouverture, chaque console, chaque parapet de pont, chaque rebord et chaque épontille, les jointures même des pavés ont quelque chose de sincère. Oui, les fenêtres recueillent avec reconnaissance les cris qui traînent sur l'eau et caressent les florissants contreforts des murs.

Adrian Stokes, Venise, Le Promeneur

Laguna (3)

jeudi 22 décembre 2011

Adrian Stokes (1)

Il n'est pas douteux que les peintres vénitiens ont été inspirés dans l'usage de la peinture à l'huile par l'accomplissement des verriers de Murano. Les Vénitiens ont conçu la forme comme illuminée de l'intérieur, vivante, la surface de l'objet empreinte d'un éclat qui adoucit ses contours.

Adrian Stokes, Venise, Le Promeneur

Alex Grillo (1)

Santa Margherita, une des places où le son se propage d'une manière ouverte... San Polo, il se referme... Santo Stefano, il est tout en longueur... Santa Maria Formosa, il se concentre près des maraîchers.
~ ~
Les bons diesels des vaporetti vénitiens sont dans les graves et les motoscafi aussi... c'est comme la cloche du Campanile de San Marco à minuit : du grave, des basses, des bases, des fondations...

Alex Grillo, Venise/ Bali. Sons. Rapport d’Étape.

Laguna (2)

Laguna (1)

mercredi 21 décembre 2011

Lorand Gaspar (3)

Le port est repeint de noir
il y a deux ou trois bateaux très blancs
où manque la nuit —
fenêtres où rêvent
des îles enfouies dans les yeux.

O tant de nuit mangée à blanc
nous avions aussi un destin de fenêtre
où quelqu'un a crié de joie —
le silence le port au soir
deux ou trois bateaux très blancs
où manque la nuit —

Lorand Gaspar, Sol absolu et autres textes, Poésie/Gallimard

Georg Trakl (2)

GESANG DES ABGESCHIEDENEN

IN VENEDIG

Stille in nächtigem Zimmer
Silbern flackert der Leuchter
Vor dem singenden Odem
Des Einsamen;
Zaubrisches Rosengewölk.

Schwärzlicher Fliegenschwarm
Verdunkelt den steinernen Raum
Und es starrt von der Qual
Des goldenen Tags das Haupt
Des Heimatlosen.

Reglos nachtet das Meer.
Stern und schwärzliche Fahrt
Entschwand am Kanal.
Kind, dein kränkliches Lächeln
Folgte mir leise im Schlaf.

CHANT DE L'ISOLÉ

À VENISE

Calme dans la chambre nocturne.
D’argent scintille le bougeoir
Devant l’haleine fredonnante
Du solitaire ;
Magie des nuages de roses.

Une nuée de mouches noires
Obscurcit le pierreux espace ;
Et l’œil fixé sur l’agonie
Des dorures du jour : la tête
De l’apatride.

Sans mouvement fait nuit la mer.
Étoile et voyage noirâtre
Ont disparu dans le canal.
Enfant, ton rire maladif
M’a suivi doux dans le sommeil.

Georg Trakl, Poèmes II, GF Flammarion

dimanche 11 décembre 2011

ciel (5)

samedi 3 décembre 2011

Georges Perros (3)

Choses que je croyais perdues
et qu'une eau nouvelle retrouve
cailloux bloqués dans un ruisseau
qui attendiez l'autre printemps
pour reprendre l'âpre aventure
je ne vous imaginais plus
et vous me redonnez à vivre
Que suis-je quand vous n'êtes pas ?

Georges Perros, Une vie ordinaire, Poésie/Gallimard