mardi 1 janvier 2013

François Sureau (2)

 Un matin en prison

Je suis la vitre sale où passent les orages
L'ordure crépitant avec un bruit mouillé

Dans le feu que tu donnes ô rêve d'être sage
Tu es loin derrière moi dans la nuit du passé

Je me tords sur la braise étrange liberté
Tu aimes qu'on se perde pour mieux se trouver

Un monde tout en moi qui me suis effacé
Laisse-moi m'échapper

J'aimerais tant savoir qui jeta ce filet
Où je me pris enfant que tu viens déchirer

François Sureau, SANS BRUIT SANS TRACE, nrf  Gallimard