Un matin en prison
Je suis la vitre sale où passent les orages
L'ordure crépitant avec un bruit mouillé
Dans le feu que tu donnes ô rêve d'être sage
Tu es loin derrière moi dans la nuit du passé
Je me tords sur la braise étrange liberté
Tu aimes qu'on se perde pour mieux se trouver
Un monde tout en moi qui me suis effacé
Laisse-moi m'échapper
J'aimerais tant savoir qui jeta ce filet
Où je me pris enfant que tu viens déchirer
François Sureau, SANS BRUIT SANS TRACE, nrf Gallimard