Toux crescendo des vagues montant sur le rivage.
Cernée de moutons et de mouettes,
Une barque au loin danse dans les creux.
L'homme est debout dans la mâchoire.
L'arrière du chalutier. Du cordier. Du caseyeur.
Bleu de chauffe, jambes écartées.
Au fond de la rade déjà l'océan roule
La coque dans ses doigts. Cigarette.
Un coup d'œil pour la digue.
Pas une main familière, pas un adieu.
Saut quotidien dans le cercle de feu.
Loïc Herry, Oeste/Ouest, Écrits des forges
***
Les vagues viennent douces sur les galets lisses
Jardeheu c'est au cap cette toux c'est l'extrémité
Écueils historiés de cris sous le soleil calme
L'écume claque les noms de visages effacés
Jardeheu des tempêtes - seigneur affilé de la Hague
Devant la fureur lumineuse d'un paquebot perdu
Cette pierre qui boit les regards comme en prière
Quand sur le rivage on vient respirer
L'odeur iodée de bave et de cadavre
Les vagues viennent douces sur les galets lisses.
Loïc Herry, Oeste/Ouest, Écrits des forges