samedi 14 mars 2009

Eugénio de Andrade (1)

..................... IV

Ce soleil, je ne sais si je l'ai déjà dit,
ce soleil est la mer tout entière
de mon enfance.

C'est comme s'il était presque midi,
ses cheveux brûlent,
mais je rêve d'une autre bouche.

Où apprendre à devenir eau.


..................... VII

Tu connaissais l'été à son odeur,
le silence très ancien
du mur, la fureur des cigales,
tu inventais la lumière acidulée
tombant à pic, l'ombre brève
où le gamin s'était endormi,
le brillant des épaules.
C'est ce qui t'aveugle, le soleil de la peau.

Eugénio de Andrade. Matière solaire.