samedi 28 mars 2009

Eugénio de Andrade (5)

....................XXVIII

Il n’y a pas d’autre manière d’approcher
de ta bouche : tant de soleils et de mers
brûlent pour que tu ne sois pas de neige :
corps

ancré dans l’été : les oiseaux de mer
couronnent ton visage
de leur vol : musique inachevée
que les doigts délivrent :

lumière répandue sur le dos et les hanches,
encore plus douce aux creux des reins :
pour te porter à ma bouche, tant de mers
ont brûlé, tant de navires.

Eugénio de Andrade. Blanc sur blanc