dimanche 29 novembre 2009
Bukowski (3)
Pour Jane : avec tout l'amour que j'avais, ce qui ne suffisait pas : ...
Je ramasse la jupe,
je ramasse les perles noires
étincelantes,
cette chose qui jadis bougeait
autour de la chair,
et je traite Dieu de menteur,
je dis que tout ce qui bougeait
ainsi
ou connaissait
mon nom
ne saurait mourir
au sens où l'on entend généralement la mort,
et je ramasse
sa belle
robe,
alors que sa beauté s'est envolée,
Et je parle
à tous les dieux,
les dieux juifs, les dieux-Christ,
bribes de choses idiotes,
idoles, pilules, pain,
brasses, risques,
renonciations savantes,
rats dans la sauce de ces 2 devenus dingues,
sans avoir eu l'ombre d'une chance,
savoir d'oiseau-mouche chance d'oiseau-mouche,
je m'appuie là-dessus,
je m'appuie sur tout ça
et je sais :
sa robe sur mon bras :
mais
ils ne me
la rendront pas.
Charles Bukowski, Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines. Trad. Thierry Beauchamp, Ed. du Rocher
Bukowski (2)
tiré vers le bas par les ailes
ils parlent d'anges ou elle
parle d'anges
derrière une baie vitrée donnant sur le
Sunset Strip
(elle a ce style de visions)
(je n'ai pas ce style de visions)
mais peut-être que les anges préfèrent les gens avec
de l'argent,
les filles de riches fermiers qui meurent d'un
cancer de la gorge au Brésil.
moi-même je ne peux pas m'empêcher de voir des
créatures sans ailes aux histoires ternes et aux intentions
lamentables
et lorsque je diffame son
rêve
elle dit :
............. tu essaies de me
............. tirer vers le bas
............. par les ailes.
elle va en Europe cet été :
la Grèce, l'Italie, très probablement
Paris et elle embarque
plusieurs de ses anges avec
elle.
pas tous
mais plusieurs.
alors il y aura ce métis chinois qui dort la
nuit dans les issues de secours,
le Noir homosexuel qui joue aux échecs et
a lu du Shelley au Sensualist,
et puis il y aura celui qui est vraiment doué avec des
pinceaux (Nickey) mais que l'on arrive
tout bonnement pas à
lancer et
il y aura aussi Sieberling qui pleure parce qu'il
aime sa mère (vraiment).
beaucoup de ces
anges
quitteront la ville et voleront autour de l'
Arc de triomphe
pour y être photographiés ou
chasseront les scarabées au
9 rue Gît-le-Cœur, et
l'été sera torride et
solitaire
pour beaucoup d'entre nous quand
le diable reviendra s'emparer d'Hollywood
une fois de plus.
Charles Bukowski, Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines. Trad. Thierry Beauchamp, Ed. du Rocher
ils parlent d'anges ou elle
parle d'anges
derrière une baie vitrée donnant sur le
Sunset Strip
(elle a ce style de visions)
(je n'ai pas ce style de visions)
mais peut-être que les anges préfèrent les gens avec
de l'argent,
les filles de riches fermiers qui meurent d'un
cancer de la gorge au Brésil.
moi-même je ne peux pas m'empêcher de voir des
créatures sans ailes aux histoires ternes et aux intentions
lamentables
et lorsque je diffame son
rêve
elle dit :
............. tu essaies de me
............. tirer vers le bas
............. par les ailes.
elle va en Europe cet été :
la Grèce, l'Italie, très probablement
Paris et elle embarque
plusieurs de ses anges avec
elle.
pas tous
mais plusieurs.
alors il y aura ce métis chinois qui dort la
nuit dans les issues de secours,
le Noir homosexuel qui joue aux échecs et
a lu du Shelley au Sensualist,
et puis il y aura celui qui est vraiment doué avec des
pinceaux (Nickey) mais que l'on arrive
tout bonnement pas à
lancer et
il y aura aussi Sieberling qui pleure parce qu'il
aime sa mère (vraiment).
beaucoup de ces
anges
quitteront la ville et voleront autour de l'
Arc de triomphe
pour y être photographiés ou
chasseront les scarabées au
9 rue Gît-le-Cœur, et
l'été sera torride et
solitaire
pour beaucoup d'entre nous quand
le diable reviendra s'emparer d'Hollywood
une fois de plus.
Charles Bukowski, Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines. Trad. Thierry Beauchamp, Ed. du Rocher
Bukowski (1)
ne connaît pas ses classiques
cela fait 3 nuits
ou 3 jours
que je ne dors pas
et le blanc de mes yeux
est tout rouge ;
je ris dans le
miroir,
et je n'ai pas cessé
d'écouter le tic-tac
du réveil
et le gaz
de mon radiateur
diffuse
une odeur lourde,
épaisse et
chaude, parcourue
par le bruit
des voitures,
des voitures suspendues
comme des décorations
dans ma tête, mais
j'ai lu
les classiques
et sur mon divan
dort une pute
imbibée de vin
qui pour la première
fois
a entendu
la 9e de Beethoven,
et lasse,
s'est endormie
en écoutant
poliment.
imagine-toi un peu, papa, m'a-t-elle dit,
avec ton cerveau
tu pourrais être le premier homme
à copuler
sur la lune.
Charles Bukowski, Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines. Trad. Thierry Beauchamp, Ed. du Rocher
cela fait 3 nuits
ou 3 jours
que je ne dors pas
et le blanc de mes yeux
est tout rouge ;
je ris dans le
miroir,
et je n'ai pas cessé
d'écouter le tic-tac
du réveil
et le gaz
de mon radiateur
diffuse
une odeur lourde,
épaisse et
chaude, parcourue
par le bruit
des voitures,
des voitures suspendues
comme des décorations
dans ma tête, mais
j'ai lu
les classiques
et sur mon divan
dort une pute
imbibée de vin
qui pour la première
fois
a entendu
la 9e de Beethoven,
et lasse,
s'est endormie
en écoutant
poliment.
imagine-toi un peu, papa, m'a-t-elle dit,
avec ton cerveau
tu pourrais être le premier homme
à copuler
sur la lune.
Charles Bukowski, Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines. Trad. Thierry Beauchamp, Ed. du Rocher
jeudi 26 novembre 2009
samedi 21 novembre 2009
W.S. Merwin (3)
Lake Shore in Half Light
There is a question I want to ask
and I can't remember it
I keep trying to
I know it is the same question
it has always been
in fact I seem to know
almost everything about it
all that reminds me of it
leading me to the lake shore
at daybreak or twilight
and to whatever is standing
next to the question
as a body stands next to its shadow
but the question is not a shadow
if I knew who discovered
zero I might ask
what there was before
W.S. Merwin, The Shadow of Sirius, Copper Canyon Press.
There is a question I want to ask
and I can't remember it
I keep trying to
I know it is the same question
it has always been
in fact I seem to know
almost everything about it
all that reminds me of it
leading me to the lake shore
at daybreak or twilight
and to whatever is standing
next to the question
as a body stands next to its shadow
but the question is not a shadow
if I knew who discovered
zero I might ask
what there was before
W.S. Merwin, The Shadow of Sirius, Copper Canyon Press.
dimanche 15 novembre 2009
W.S. Merwin (2)
Dream of Koa Returning
Sitting on the steps of that cabin
that I had always known
with its porch and gray-painted floorboards
I looked out to the river
flowing beyond the big trees
and all at once you
were just behind me
lying watching me
as you did years ago
and not stirring at all
when I reached back slowly
hoping to touch
your long amber fur
and there we stayed without moving
listening to the river
and I wondered whether
it might be a dream
whether you might be a dream
whether we both were a dream
in which neither of us moved
W. S. Merwin, The Shadow of Sirius, Copper Canyon Press.
Sitting on the steps of that cabin
that I had always known
with its porch and gray-painted floorboards
I looked out to the river
flowing beyond the big trees
and all at once you
were just behind me
lying watching me
as you did years ago
and not stirring at all
when I reached back slowly
hoping to touch
your long amber fur
and there we stayed without moving
listening to the river
and I wondered whether
it might be a dream
whether you might be a dream
whether we both were a dream
in which neither of us moved
W. S. Merwin, The Shadow of Sirius, Copper Canyon Press.
samedi 14 novembre 2009
W.S. Merwin (1)
Still Morning
It appears now that there is only one
age and it knows
nothing of age as the flying birds know
nothing of the air they are flying through
or of the day that bears them up
through themselves
and I am a child before there are words
arms are holding me up in the shadow
voices murmur in a shadow
as I watch one patch of sunlight moving
across the green carpet
in a building
gone long ago and all the voices
silent and each word they said in that time
silent now
while I go on seeing that patch of sunlight
W.S. Merwin, The Shadow of Sirius, Copper Canyon Press.
voir : www.poets.org
It appears now that there is only one
age and it knows
nothing of age as the flying birds know
nothing of the air they are flying through
or of the day that bears them up
through themselves
and I am a child before there are words
arms are holding me up in the shadow
voices murmur in a shadow
as I watch one patch of sunlight moving
across the green carpet
in a building
gone long ago and all the voices
silent and each word they said in that time
silent now
while I go on seeing that patch of sunlight
W.S. Merwin, The Shadow of Sirius, Copper Canyon Press.
voir : www.poets.org
mardi 10 novembre 2009
lundi 9 novembre 2009
William Faulkner (1)
LE RAMEAU VERT
(...)
-- C'était un matin à la fin de mai :
Une femme blanche, une blanche évaporée près d'un buisson,
Une blanche apparition miroitée par le lac ;
Et moi, mon vieux, j'étais sorti avant le jour
Dans ma petite machine aux oreilles pointues
La traquant à travers les espaces étincellants du ciel.
J'étais sûr de pouvoir l'attraper à mon gré,
Bien que jamais nymphe ne courût aussi vite qu'elle.
Nous montâmes, toujours plus haut,
Et la découvrîmes à l'orée d'un bois :
Une forêt de nuages. Je m'arrêtai,
Je sentis ses bras et sa fraîche haleine.
C'est ici que la balle me frappa, je crois,
Du côté du coeur
Et ma petite machine aux oreilles pointues ; je la vis tomber,
Le dernier vin de la coupe...
Elle, je pensais pouvoir la rejoindre quand je voudrais,
Mais, maintenant, après- tout, l'ai-je trouvée ? je me le demande.
On ne devrait pas mourir comme ça
Un jour pareil,
D'une balle rageuse ou d'une autre moderne façon.
Ah, la science est une bouche dangereuse à embrasser.
On devrait tomber, j'imagine, sous quelque dard étrusque
Dans les prairies où les Océanides
Fleurissent de leur danse le luxuriant gazon,
Et, un jour comme celui-ci,
Devenir une haute colonne torse : j'aurais aimé être
Une yeuse sur une île dans les mers violettes.
Au lieu de ça, je reçus une balle à travers le coeur --
(...)
William Faulkner, Le faune de marbre, Un rameau vert, Traduit par R.-N. Raimbault et A. Suied, Poésie/Gallimard
(...)
-- C'était un matin à la fin de mai :
Une femme blanche, une blanche évaporée près d'un buisson,
Une blanche apparition miroitée par le lac ;
Et moi, mon vieux, j'étais sorti avant le jour
Dans ma petite machine aux oreilles pointues
La traquant à travers les espaces étincellants du ciel.
J'étais sûr de pouvoir l'attraper à mon gré,
Bien que jamais nymphe ne courût aussi vite qu'elle.
Nous montâmes, toujours plus haut,
Et la découvrîmes à l'orée d'un bois :
Une forêt de nuages. Je m'arrêtai,
Je sentis ses bras et sa fraîche haleine.
C'est ici que la balle me frappa, je crois,
Du côté du coeur
Et ma petite machine aux oreilles pointues ; je la vis tomber,
Le dernier vin de la coupe...
Elle, je pensais pouvoir la rejoindre quand je voudrais,
Mais, maintenant, après- tout, l'ai-je trouvée ? je me le demande.
On ne devrait pas mourir comme ça
Un jour pareil,
D'une balle rageuse ou d'une autre moderne façon.
Ah, la science est une bouche dangereuse à embrasser.
On devrait tomber, j'imagine, sous quelque dard étrusque
Dans les prairies où les Océanides
Fleurissent de leur danse le luxuriant gazon,
Et, un jour comme celui-ci,
Devenir une haute colonne torse : j'aurais aimé être
Une yeuse sur une île dans les mers violettes.
Au lieu de ça, je reçus une balle à travers le coeur --
(...)
William Faulkner, Le faune de marbre, Un rameau vert, Traduit par R.-N. Raimbault et A. Suied, Poésie/Gallimard
T. S. Eliot (2)
ASH-WEDNESDAY
Because I do not hope to turn again
Because I do not hope
Because I do not hope to turn
Desiring this man's gift and that man's scope
I no longer strive towards such things
(Why should the aged eagle stretch its wings?)
Why should I mourn
The vanished power of the usual reign?
Because I do not hope to know again
The infirm glory of the positive hour
Because I do not think
Because I know I shall not know
The one veritable transitory power
Because I cannot drink
There, where trees flower, and springs flow, for there is nothing again
Because I know that time is always time
And place is always and only place
And what is actual is actual only for one time
And only for one place
I rejoice that things are as they are and
I renounce the blessed face
And renounce the voice
Because I cannot hope to turn again
Consequently I rejoice, having to construct something
Upon which to rejoice
And pray to God to have mercy upon us
And i pray that I may forget
These matters that with myself I too much discuss
Too much explain
Because I do not hope to turn again
Let these words answer
For what is done, not to be done again
May the judgment not be too heavy upon us.
Because these wings are no longer wings to fly
But merely vans to beat the air
The air which is now thoroughly small and dry
Smaller and dryer than the will
Teach us to care and not to care
Teach us to sit still.
Pray for us sinners now and at the hour of our death
Pray for us now and at the hour of our death.
T.S. Eliot, La terre vaine, et autres poèmes, Poésie Points
Because I do not hope to turn again
Because I do not hope
Because I do not hope to turn
Desiring this man's gift and that man's scope
I no longer strive towards such things
(Why should the aged eagle stretch its wings?)
Why should I mourn
The vanished power of the usual reign?
Because I do not hope to know again
The infirm glory of the positive hour
Because I do not think
Because I know I shall not know
The one veritable transitory power
Because I cannot drink
There, where trees flower, and springs flow, for there is nothing again
Because I know that time is always time
And place is always and only place
And what is actual is actual only for one time
And only for one place
I rejoice that things are as they are and
I renounce the blessed face
And renounce the voice
Because I cannot hope to turn again
Consequently I rejoice, having to construct something
Upon which to rejoice
And pray to God to have mercy upon us
And i pray that I may forget
These matters that with myself I too much discuss
Too much explain
Because I do not hope to turn again
Let these words answer
For what is done, not to be done again
May the judgment not be too heavy upon us.
Because these wings are no longer wings to fly
But merely vans to beat the air
The air which is now thoroughly small and dry
Smaller and dryer than the will
Teach us to care and not to care
Teach us to sit still.
Pray for us sinners now and at the hour of our death
Pray for us now and at the hour of our death.
T.S. Eliot, La terre vaine, et autres poèmes, Poésie Points
T. S. Eliot (1)
THE WASTE LAND
I. The burial of the dead
April is the cruellest month, breeding
Lilacs out of the dead land, mixing
Memory and desire, stirring
Dull roots with spring rain.
Winter kept us warm, covering
Earth in forgetful snow, feeding
A little life with dried tubers.
Summer susprised us, coming over the Starnbergersee
With a shower of rain; we stopped in the colonnade,
And went on the sunlight, into the Hofgarten,
And drank coffee, and talked for an hour.
Bin gar keine Russin, stamm'aus Litauen, echt deutsch,
And when we were children, staying at the arch-duke's,
My cousin's, he took me out on a sled,
And I was frightened. He said, Marie,
Marie, hold on tight. And down we went.
In the mountains, there you feel free.
I read, much of the night, and go south in the winter.
What are the roots that clutch, what branches grow
Out of this stony rubbish? Son of man,
You cannot say, or guess, for you know only
A heap of broken images, where the sun beats,
And the deal tree gives no shelter, the cricket no relief,
And the dry stone no sound of water. Only
There is shadow under this red rock
(Come in under the shadow of this red rocks),
And I will show you something different from either
Your shadow at morning striding behind you
Or your shadow at evening rising to meet you;
I will show you fear in handful of dust.
Frisch weht der Wind
Der Heimat zu
Mein Irisch Kind,
Wo weilest du?
(...)
T.S. Eliot, La terre vaine, et autres poèmes, Poésie Points
I. The burial of the dead
April is the cruellest month, breeding
Lilacs out of the dead land, mixing
Memory and desire, stirring
Dull roots with spring rain.
Winter kept us warm, covering
Earth in forgetful snow, feeding
A little life with dried tubers.
Summer susprised us, coming over the Starnbergersee
With a shower of rain; we stopped in the colonnade,
And went on the sunlight, into the Hofgarten,
And drank coffee, and talked for an hour.
Bin gar keine Russin, stamm'aus Litauen, echt deutsch,
And when we were children, staying at the arch-duke's,
My cousin's, he took me out on a sled,
And I was frightened. He said, Marie,
Marie, hold on tight. And down we went.
In the mountains, there you feel free.
I read, much of the night, and go south in the winter.
What are the roots that clutch, what branches grow
Out of this stony rubbish? Son of man,
You cannot say, or guess, for you know only
A heap of broken images, where the sun beats,
And the deal tree gives no shelter, the cricket no relief,
And the dry stone no sound of water. Only
There is shadow under this red rock
(Come in under the shadow of this red rocks),
And I will show you something different from either
Your shadow at morning striding behind you
Or your shadow at evening rising to meet you;
I will show you fear in handful of dust.
Frisch weht der Wind
Der Heimat zu
Mein Irisch Kind,
Wo weilest du?
(...)
T.S. Eliot, La terre vaine, et autres poèmes, Poésie Points
Pierre Louis Gadenne (2)
GRAVITE
Entre deux villes
..........................américaines
abruti
..........par le bruit du zingue
j'ai ressassé
...................cette distance
entre nous
................qui me désespère
Entre deux villes
..........................américaines
abruti
..........par le bruit du zingue
j'ai supporté
...................ta légèreté
A terre, à terre
.................... le poids est là
A terre, à terre
.................... me revoilà
Pierre Louis Gadenne, Lettres d'Amérique, Horizons
Entre deux villes
..........................américaines
abruti
..........par le bruit du zingue
j'ai ressassé
...................cette distance
entre nous
................qui me désespère
Entre deux villes
..........................américaines
abruti
..........par le bruit du zingue
j'ai supporté
...................ta légèreté
A terre, à terre
.................... le poids est là
A terre, à terre
.................... me revoilà
Pierre Louis Gadenne, Lettres d'Amérique, Horizons
dimanche 8 novembre 2009
W. C. Williams (3)
THE FRUIT
Waking
I was eating pears !
she said
I sat beside her on the bed
thinking
of Picasso
a portrait of
a sensitive young boy
gathered
into himself
Waking
I was eating pears !
she said
when separate jointly
we embraced
William Carlos Williams, Asphodèle suivi de Tableaux d'après Bruegel, Poésie Points
Waking
I was eating pears !
she said
I sat beside her on the bed
thinking
of Picasso
a portrait of
a sensitive young boy
gathered
into himself
Waking
I was eating pears !
she said
when separate jointly
we embraced
William Carlos Williams, Asphodèle suivi de Tableaux d'après Bruegel, Poésie Points
W. C. Williams (2)
Asphodèle, Coda
(...)
Only the imagination is real !
..............I have declared it
............................time without end.
If a man die
...........it is because death
..........................has first
possessed his imagination.
..................But if he refuse death -
................................no greater evil
can befall him
..................unless it be the death of love
.................................meet him
in full career.
..............Then indeed
........................for him
the ligth has gone out.
(...)
William Carlos Williams, Asphodèle suivi de Tableaux d'après Bruegel, Poésie Points
(...)
Only the imagination is real !
..............I have declared it
............................time without end.
If a man die
...........it is because death
..........................has first
possessed his imagination.
..................But if he refuse death -
................................no greater evil
can befall him
..................unless it be the death of love
.................................meet him
in full career.
..............Then indeed
........................for him
the ligth has gone out.
(...)
William Carlos Williams, Asphodèle suivi de Tableaux d'après Bruegel, Poésie Points
W. C. Williams (1)
Asphodèle, Book III
What power has love but forgiveness ?
................In other words
................................by its intervention
what has been done
................can be undone.
..............................What good is it otherwise ?
Because of this
..................I have invoked the flower
................................in that
frail as it is
.................after a winter's harshness
....................................it comes again
to delect us.
....................Asphodel, the ancients believed,
..................................in hell's despite
was such a flower.
(...)
William Carlos Williams, Asphodèle suivi de Tableaux d'après Bruegel, Poésie Points
What power has love but forgiveness ?
................In other words
................................by its intervention
what has been done
................can be undone.
..............................What good is it otherwise ?
Because of this
..................I have invoked the flower
................................in that
frail as it is
.................after a winter's harshness
....................................it comes again
to delect us.
....................Asphodel, the ancients believed,
..................................in hell's despite
was such a flower.
(...)
William Carlos Williams, Asphodèle suivi de Tableaux d'après Bruegel, Poésie Points
dimanche 1 novembre 2009
André Rochedy (1)
Il marchait
la tête dans les étoiles
mais il gardait les pieds sur terre
pour sentir
à chaque pas
battre le cœur des sources.
André Rochedy, Descendre au jardin, Cheyne / poèmes pour grandir
la tête dans les étoiles
mais il gardait les pieds sur terre
pour sentir
à chaque pas
battre le cœur des sources.
André Rochedy, Descendre au jardin, Cheyne / poèmes pour grandir
Alain Serres (1)
Source
Une source
au goût de pierre
te poursuit
dévalant les éboulis
les colliers de baies
faits aux rochers.
Elle saute
par-dessus les frissons minéraux
de toutes les montagnes.
Mère
des crosses de fougères
sœur de l'oxygène bleui
la source
coule à ta rencontre.
Retourne-toi
les deux mains en rigole
et retiens la source que tu bois.
Alain Serres, Chercheur d'air, Cheyne / poèmes pour grandir
Une source
au goût de pierre
te poursuit
dévalant les éboulis
les colliers de baies
faits aux rochers.
Elle saute
par-dessus les frissons minéraux
de toutes les montagnes.
Mère
des crosses de fougères
sœur de l'oxygène bleui
la source
coule à ta rencontre.
Retourne-toi
les deux mains en rigole
et retiens la source que tu bois.
Alain Serres, Chercheur d'air, Cheyne / poèmes pour grandir
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