Edith Wharton, Paysages italiens, Payot & RivagesEn revenant sur un ou deux kilomètres vers Sondrio, nous prîmes un tournant sur la gauche et nous nous mîmes à gravir les collines à travers les forêts de hêtres et de châtaigniers. À chaque coude de la route, les vues en contrebas de la Valteline vers Sondrio et Côme devenaient plus larges et plus belles. Qui n'a pas contemplé une telle perspective dans la prime lumière d'un matin d'août ne peut apprécier la vérité poétique de l'interprétation que propose Claude Lorrain de la nature : il nous semblait évoluer dans une galerie de tableaux suspendus. On y trouvait, à travers d'infinis degrés de distance, la même étendue de forêts onduleuses, les mêmes méandres argentés de la rivière, la même ligne aérienne de collines allant fondre dans un ciel sans limites.