C'est nous les Modernes !
On nous reconnaît à la densité du silence que nous dégageons.
Silence !
On se tait. On a l'intention de se rendre dans des lieux hautement mélancoliques.
Et là, d'y trouver définitivement notre espace.
Silence !
Tout cela parce qu'un taxi, à ma demande, m'a fait traverser Paris, de nuit dans un émerveillement de néon, de voies ferrées, de cheminées d'usine.
Nous faisions chambre à part.
Lui : au volant
Moi : à l'arrière, cherchant d'éventuels arguments pour légitimer la présence sur mes genoux de mon Redoutable, calibre 7,65 à 2 canons superposés, avec leur silencieux.
Le chauffeur m'a laissé à quatre-vingts mètres de chez moi et j'en remercie le ciel immensément. Ce qui me fatigue c'est de voir la fatigue apparaître chez les autres fatigués.
Je propose que l'on crée un club (très clos). Peine perdue. Personne n'écoute personne.
La fatigue est une petite mort, l'ultime répétition générale de notre drame lyrique en trois actes.
Ô monde de la parole mensongère et de la prévarication, retourne-toi et juge moi !
Et que le verdict claque au vent, draps séchant au soleil d'automne.
Au vent d'automne séchant.
C'est nous les modernes
Nous qui déstructurons la vie ordinairement silencieuse.
La vie ! .. Mais de quoi parlez-vous ? Au nom de quoi ? Et qui vous y autorise ?
Adossé au mur de la caserne dans la guérite rouge de la nuit, j'attends.
Ça crie de froid là-dedans, ça hurle de salive.
Ça ça ça !
Même la mort s'y enivre.
On attend les caravanes, les convois d'armement.
L'opium fait rage pour filer la laine, détricoter le pull des femmes.
.......CE QUI EST A LA PORTÉE DU PREMIER MORTEL VENU
Ô figures peintes pour la lèpre
N'appelez pas l'ambulancier.
Quoi ! .. Vous semblez ignorer la puissance dévastatrice de mes sentiments : amour — passion — haine — mépris — jalousie — don de soi — envie — générosité de parloir.
Car je me rends, j'abdique, j'en est assez du Jésus et sa clique de beaux parleurs.
Assez de me rendre en Maison d'arrêt leur apporter un peu de réconfort
Qu'Il reste silencieux à jamais je m'en moque.
Que plus un son ne sorte de ma bouche je m'en moque.
Cela ne m'empêche pas de reprendre des jetons valables pour une vie nouvelles, payables comptant.
Hélas nous sommes des éclopés, des blessés, du moins, étrangement, nous leur ressemblons.
La vie est atrocement dure, non !
Femme fatale voilà un rôle qui me conviendrait parfaitement.
J'y puiserais des forces nouvelles et sentimentales inédites
Ô laissez-moi utiliser ma loge et, devant le grand miroir si violemment éclairé par six ampoules nues, me faire les cils en chantant : "C'est du rimmel qu'il nous faut."
Alors, adieu détresse ! Je ne suis plus cet homme qui attend toujours le pire. Je suis ce que je veux être : pyromane des cœurs d'amour blessés.
.......Finalement, il n'existe que la légèreté d'âme comme critère.
On nous reconnaît à la densité du silence que nous dégageons.
Silence !
On se tait. On a l'intention de se rendre dans des lieux hautement mélancoliques.
Et là, d'y trouver définitivement notre espace.
Silence !
Tout cela parce qu'un taxi, à ma demande, m'a fait traverser Paris, de nuit dans un émerveillement de néon, de voies ferrées, de cheminées d'usine.
Nous faisions chambre à part.
Lui : au volant
Moi : à l'arrière, cherchant d'éventuels arguments pour légitimer la présence sur mes genoux de mon Redoutable, calibre 7,65 à 2 canons superposés, avec leur silencieux.
Le chauffeur m'a laissé à quatre-vingts mètres de chez moi et j'en remercie le ciel immensément. Ce qui me fatigue c'est de voir la fatigue apparaître chez les autres fatigués.
Je propose que l'on crée un club (très clos). Peine perdue. Personne n'écoute personne.
La fatigue est une petite mort, l'ultime répétition générale de notre drame lyrique en trois actes.
Ô monde de la parole mensongère et de la prévarication, retourne-toi et juge moi !
Et que le verdict claque au vent, draps séchant au soleil d'automne.
Au vent d'automne séchant.
C'est nous les modernes
Nous qui déstructurons la vie ordinairement silencieuse.
La vie ! .. Mais de quoi parlez-vous ? Au nom de quoi ? Et qui vous y autorise ?
Adossé au mur de la caserne dans la guérite rouge de la nuit, j'attends.
Ça crie de froid là-dedans, ça hurle de salive.
Ça ça ça !
Même la mort s'y enivre.
On attend les caravanes, les convois d'armement.
L'opium fait rage pour filer la laine, détricoter le pull des femmes.
.......CE QUI EST A LA PORTÉE DU PREMIER MORTEL VENU
Ô figures peintes pour la lèpre
N'appelez pas l'ambulancier.
Quoi ! .. Vous semblez ignorer la puissance dévastatrice de mes sentiments : amour — passion — haine — mépris — jalousie — don de soi — envie — générosité de parloir.
Car je me rends, j'abdique, j'en est assez du Jésus et sa clique de beaux parleurs.
Assez de me rendre en Maison d'arrêt leur apporter un peu de réconfort
Qu'Il reste silencieux à jamais je m'en moque.
Que plus un son ne sorte de ma bouche je m'en moque.
Cela ne m'empêche pas de reprendre des jetons valables pour une vie nouvelles, payables comptant.
Hélas nous sommes des éclopés, des blessés, du moins, étrangement, nous leur ressemblons.
La vie est atrocement dure, non !
Femme fatale voilà un rôle qui me conviendrait parfaitement.
J'y puiserais des forces nouvelles et sentimentales inédites
Ô laissez-moi utiliser ma loge et, devant le grand miroir si violemment éclairé par six ampoules nues, me faire les cils en chantant : "C'est du rimmel qu'il nous faut."
Alors, adieu détresse ! Je ne suis plus cet homme qui attend toujours le pire. Je suis ce que je veux être : pyromane des cœurs d'amour blessés.
.......Finalement, il n'existe que la légèreté d'âme comme critère.
Franck Venaille. Ça. MERCVRE DE FRANCE