Peut-être devons-nous
1 — 2 — 3
compter les journées de vraie joie
sur les doigts d'une main morte ?
Peut-être nous faut-il transformer
4 — 5 — 6
cri — crac — cri —
les râles en rire de ventriloque ?
*
J'avais
mal à vivre
ô
que j'eus peine
à trouver mon chemin
parmi
ronces et broussailles
tous ces fruits rouges que je
cueillais
avec élégance
avant
de leur confier
écrasé dans ma paume
mon
désespoir d'enfant.
*
Tragiquement tragique
la boiserie les vins les corps allongés
tragiquement tragique
la nudité du fleuve
en cette aube trop blanche
les regrets les remords
devant la vie hostile
crûment-crue
carrément criminelle
*
Faire sourire un corps mort !
On s'interroge
pour employer le mots justes
Puis
on raconte
Mais sans cesse
celui que la vie a quitté
exige une autre histoire
avec une autre fin
Et
l'on rentre chez soi
encore plus âgé
encore plus triste
*
1 — 2 — 3
compter les journées de vraie joie
sur les doigts d'une main morte ?
Peut-être nous faut-il transformer
4 — 5 — 6
cri — crac — cri —
les râles en rire de ventriloque ?
*
J'avais
mal à vivre
ô
que j'eus peine
à trouver mon chemin
parmi
ronces et broussailles
tous ces fruits rouges que je
cueillais
avec élégance
avant
de leur confier
écrasé dans ma paume
mon
désespoir d'enfant.
*
Tragiquement tragique
la boiserie les vins les corps allongés
tragiquement tragique
la nudité du fleuve
en cette aube trop blanche
les regrets les remords
devant la vie hostile
crûment-crue
carrément criminelle
*
Faire sourire un corps mort !
On s'interroge
pour employer le mots justes
Puis
on raconte
Mais sans cesse
celui que la vie a quitté
exige une autre histoire
avec une autre fin
Et
l'on rentre chez soi
encore plus âgé
encore plus triste
*
Franck Venaille. Ça. MERCVRE DE FRANCE