Et quand tu iras sur les collines, peut-être en bicyclette
ou en mobylette, la première fois vas-y
sans personne avec toi
expose ton visage en haut de la montée rue de Barbiano
admire doucement la vallée de l'autre côté, le vert
dans la brume du matin, celle qui se dissipe
et pense à quelqu'un
à qui tu veux offrir ce moment qui est à toi
ce léger désarroi qui est à toi
pour la beauté du monde
puis redescends avec le vent dans tes cheveux, et le regard plus beau
Davide Rondoni. Un bonheur dur. Ed. Cheyne
dimanche 19 avril 2009
Davide Rondoni (2)
Seduti sui gradini di una grande
piazza italiana
...
Assis sur les marches d'une grande
place italienne
tandis que l'obscurité s'en allait
et qu'arrivait du large
le premier souffle de vent
....................................il a vu
venir l'aube sur ton visage
(oh tu ne sais pas ce que c'est...)
et tes yeux s'alanguir et devenir plus beaux.
Ainsi il a pu t'avoir,
...........................à lui
mais infiniment.
Remontant en voiture
la rangée de maisons tombant sur la mer
a dû lui paraître de flammes,
le feu clair des journées
que tout voyageur d'amour
peut entrevoir.
Davide Rondoni. Un bonheur dur. Ed. Cheyne
piazza italiana
...
Assis sur les marches d'une grande
place italienne
tandis que l'obscurité s'en allait
et qu'arrivait du large
le premier souffle de vent
....................................il a vu
venir l'aube sur ton visage
(oh tu ne sais pas ce que c'est...)
et tes yeux s'alanguir et devenir plus beaux.
Ainsi il a pu t'avoir,
...........................à lui
mais infiniment.
Remontant en voiture
la rangée de maisons tombant sur la mer
a dû lui paraître de flammes,
le feu clair des journées
que tout voyageur d'amour
peut entrevoir.
Davide Rondoni. Un bonheur dur. Ed. Cheyne
mercredi 15 avril 2009
Davide Rondoni (1)
Naples c'est un maçon qui s'est
changé, maigre, élégant
dans son pantalon bleu, c'est le cadran
raffiné, rectangulaire
d'un vieux modèle
de Longines.
.................C'est la lumière
approximative
des néons
pour honorer Dieu dans les échoppes
et les ruelles reculées.
C'est le portable dernier cri
qui dépasse de la main
de l'homme qui vend trois cartouches de cigarettes
sur une caisse à la sauvette.
.......................................Ce sont les vespas
rapides entre les touristes plus étourdis
qu'heureux, les carrefours
surchauffés et bruyants comme des foires.
...................................................Elle est une grande
très grande ruche
où entre de tous côtés
la lumière vivante de la mer.
.........................................A Naples on a le cœur
à tout mettre en scène,
le golfe doit être le théâtre
préféré des dieux.
..........................Et la scène qui sait
comme elle reste debout
..................................et comme le chant monte
aussi de la douleur :
ici, il y a le sang durci
qui sait se dissoudre dans la vie
........................et crie à nouveau dans les veines.
.........................................................................Naples
est un miracle de matière,
....................................le visage tendu
de qui espère sans prétendre
espérer -
quelques gestes suffisent
et la vie n'est plus seulement la vie
mais une vaste scénographie,
une sainteté de l'imprévu.
Davide Rondoni. Un bonheur dur. Ed. Cheyne.
lundi 13 avril 2009
Eugénio de Andrade (7)
.............XXXII
Le corps nu, presque étranger
maintenant, en plein sommeil.
Contre le mur fleurit le citronnier ;
de l'autre côté, lisse, nette, la mer :
presque à la fin.
Dans le pourpre de la pierre, le feu
sommeille. Sans moi.
.............XLI
Me dégager du sommeil, être dans l'air
heureux la lente explosion de la fleur
du littoral, un poing ardent,
la lumière fendue par l'ardeur de la chaux.
samedi 11 avril 2009
Fabio Pusterla. Deux rives (2)
Bois de la folie
2
"Il est venu deux fleuves
l'un à gauche très blanc, très grand
fleuve de lumière blanche,
l'autre rapide
et maigre,
l'un était une femme en robe claire,
l'autre une arme de taille,
l'un me caressait les cheveux,
l'autre tranchait la gorge,
l'un chantait,
l'autre avait faim,
il est venu deux fleuves
et moi j'étais la mer
ou l'abîme."
Fabio Pusterla. Deux rives. Ed. Cheyne
2
"Il est venu deux fleuves
l'un à gauche très blanc, très grand
fleuve de lumière blanche,
l'autre rapide
et maigre,
l'un était une femme en robe claire,
l'autre une arme de taille,
l'un me caressait les cheveux,
l'autre tranchait la gorge,
l'un chantait,
l'autre avait faim,
il est venu deux fleuves
et moi j'étais la mer
ou l'abîme."
Fabio Pusterla. Deux rives. Ed. Cheyne
Fabio Pusterla. Deux rives (1)
Depuis une côte
5
Sur le sable
un chien peut arriver,
un chien vagabond qui flaire,
te regarde.
Quand il se couche à côté, là,
il te reconnaît à ce peu que tu es :
deux yeux, un rien de chaleur,
une même fatigue,
et le filet de voix qui suffit à lui dire bonjour.
6
Laisse des taches verdâtres,
ne se définit pas, ne le cherche pas : le liège
et mollusque, une eau trouble, dense.
Chaque têtard, chaque larve.
Poussière, sous-bois. Il a tout son temps.
Il prépare la forêt.
Fabio Pusterla. Deux rives. Ed. Cheyne
5
Sur le sable
un chien peut arriver,
un chien vagabond qui flaire,
te regarde.
Quand il se couche à côté, là,
il te reconnaît à ce peu que tu es :
deux yeux, un rien de chaleur,
une même fatigue,
et le filet de voix qui suffit à lui dire bonjour.
6
Laisse des taches verdâtres,
ne se définit pas, ne le cherche pas : le liège
et mollusque, une eau trouble, dense.
Chaque têtard, chaque larve.
Poussière, sous-bois. Il a tout son temps.
Il prépare la forêt.
Fabio Pusterla. Deux rives. Ed. Cheyne
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