mercredi 15 avril 2009
Davide Rondoni (1)
Naples c'est un maçon qui s'est
changé, maigre, élégant
dans son pantalon bleu, c'est le cadran
raffiné, rectangulaire
d'un vieux modèle
de Longines.
.................C'est la lumière
approximative
des néons
pour honorer Dieu dans les échoppes
et les ruelles reculées.
C'est le portable dernier cri
qui dépasse de la main
de l'homme qui vend trois cartouches de cigarettes
sur une caisse à la sauvette.
.......................................Ce sont les vespas
rapides entre les touristes plus étourdis
qu'heureux, les carrefours
surchauffés et bruyants comme des foires.
...................................................Elle est une grande
très grande ruche
où entre de tous côtés
la lumière vivante de la mer.
.........................................A Naples on a le cœur
à tout mettre en scène,
le golfe doit être le théâtre
préféré des dieux.
..........................Et la scène qui sait
comme elle reste debout
..................................et comme le chant monte
aussi de la douleur :
ici, il y a le sang durci
qui sait se dissoudre dans la vie
........................et crie à nouveau dans les veines.
.........................................................................Naples
est un miracle de matière,
....................................le visage tendu
de qui espère sans prétendre
espérer -
quelques gestes suffisent
et la vie n'est plus seulement la vie
mais une vaste scénographie,
une sainteté de l'imprévu.
Davide Rondoni. Un bonheur dur. Ed. Cheyne.