samedi 16 janvier 2010

D. H. Laurence (4)

SONG OF A MAN WHO IS LOVED

...Three sides set on me chaos and bounce, but the fourth side rests
...Sure on a haven of peace, between the mounds of her breasts

Entre ses seins je demeure, entre ses seins.
Sur trois côtés j'affronte le vide et la peur,
Mais le quatrième est un donjon entre ses seins.

Ayant longtemps connu le monde, jamais je n'ai confié
Combien il m'angoisse et comme sont durs et compacts
A mes yeux les rochers et la terre, pénible l'air,
Et le reflux des eaux vers l'occident.

(...)

Entre ses seins je demeure, entre ses seins.
Sur trois côtés j'affronte désordre et chaos,
Mais le quatrième est un havre de paix entre les collines de ses seins.

Je suis ce que je suis, pas davantage, mais je le suis,
Rien ne pourra m'en dépouiller. Alors je touche
Enfin la douceur que je n'ai pas, la tendre douceur qui est en elle.

Et le chaos convulsif qui crépite comme de la mitraille
Me laisse au moins une issue vers la paix, ardente aurore à l'est
Où son giron pour moi s'attendrit, où se calme le tumulte.

J'espère alors pendant l'éternité
Enfouir mon visage entre ses seins,
Et que mon cœur s'apaise en pleine confiance,
Ses seins pesant dans mes mains tranquilles.

D. H. Laurence, Le navire de la mort et autres poèmes, Trad. F. J. Temple, Orphée, La Différence