dimanche 10 janvier 2010

Poèmes persans (1)

LA BLESSURE

Ce n’est pas le Kandjar qui l’a faite :

Mes ennemis étaient sous leurs tentes.

Ce n’est pas une vengeance échue :

Ceux que j’ai offensés sont morts de ma propre main.

Ce n’est pas le hasard aveugle :

Le hasard quand il croise ma route devient clairvoyant.
Si ma vie se répand et me quitte
C’est que ses yeux m’ont blessé à mort
Et qu’Elle en aime un autre.

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L’OBSESSION

Je vois le soleil éblouisseur,
Et ce sont ses yeux.
Je caresse l’ambre de mon chapelet,
Et c’est sa joue.
J’aperçois le cyprès altier,
Et c’est sa taille.
Je respire la rose de Kasvine,
Et c’est son haleine.
J’entends chanter l’eau du kanout,
Et c’est sa voix.
Et si je marche sur une vipère,
C’est encore Elle qui me hante.

Anonyme, Ghazels - Poèmes persans, traduits par Marguerite Ferté
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