mardi 1 mars 2011

Mohammed al-Sghaier Ouled Ahmed (1)

......Je n'ai pas de problème

Je n'ai pas de problème
Tout chat que je vois seul errant
Je l'embrasse
Tu es mon fils le grand
Et m'en retourne...
A ma solitude

Jamais
Je n'ai de problème
Après dix bouteilles vertes
Dont je ferai les bases de ma cité parfaite
Et nommerai mon commensal à sa tête
Puis ma poésie dictera sa loi
Je ramènerai les soldats à leur devoir sentimental
Et m'en irai...
A mon verre oublié

Je n'ai pas de problème

Quand je serai mort
Seuls auront marché derrière moi ma plume
Mes chaussures
Et le rêve des bourreaux
J'ai maintenant à reprendre mes larmes
Du fleuve
De la mer
De sa joue
Des trente années sans joie
De l'épi humide

Je n'ai pas de problème

Les cieux
S'ils sont sept
Ou s'ils sont cinq
La pluie viendra
Et les terres
Si elles sont sept
Cinq
Ou une
Elles suffiront aux hommes

Je n'ai pas de problème

J'irai seul voir Dieu
Et lui dirai
Mon amour
Je voudrais un endroit qui bannit la terre
L'enfer
Et le paradis

Jamais
Je n'ai pas de problème

Quand les fleurs irritent mes poches
Je les dessine avec la plume
Et le drapeau...
Et quand ce drapeau dénude mes fils
Je le déchire étoile par étoile
Tandis que je recouds leur nudité
Tandis que j'embrasse la terre sans nommer Dieu

Je n'ai pas de problème
Je n'ai pas de problème

trad. Tahar Bekri, in : Les Poètes de la Méditerranée, Poésie/Gallimard