lundi 12 octobre 2009

Pascal Quignard (3)

Elle s'éloigna en tirant le fauteuil en fer face au soleil. Elle s'assit. Elle se servit une nouvelle tasse de café. Elle la but lentement en regardant la mer.
La baie immense de Naples s'éployait sans fin, l'entourait sans fin. L'air était chaud et il était mouvant. Nous respirions. Nous respirâmes. La falaise d'Anacapri devint soudain entièrement invisible au sein de la lumière.
On voyait encore un peu le promontoire de Sorrente qui s'effaçait doucement dans la vapeur que la chaleur du jour commençait à élever sur la surface paisible de l'eau.

Pascal Quignard, Les paradisiaques, Seuil