samedi 10 octobre 2009

Paul Celan (1)

NACHMITTAG MIT ZIRKUS UND ZITADELLE

In Brest, vor den Flammenringen,
im Zelt, wo der Tiger sprang,
da hört ich dich, Endlichkeit, singen,
da sah ich dich, Mandelstamm.

Der Himmel hing über der Reede,
die Möwe hing über dem Kran.
Das Endliche sang, das Stete,
du, Kanonenboot, heisst "Baobab".

Ich grüßte die Trikolore
mit einem russischen Wort
Verloren war Unverloren,
das Herz ein befestigter Ort.



APRÈS-MIDI AVEC CIRQUE ET CITADELLE

A Brest, face aux cercles de flammes,
sous la tente où bondissait le tigre,
j'ai entendu, finitude, ton chant,
et je t'ai vu, Mandelstam.

Le ciel au-dessus de la rade,
La mouette au-dessus de la grue.
Le fini chantait, le constant,
Canonnière, ton nom : "Baobab".

Je saluai le tricolore
avec une parole russe
Perdu était Non-perdu,
le cœur une place forte.


Paul Celan, La rose de personne, Poésie Points.