mardi 19 octobre 2010
Fabio Pusterla (5)
De ceux qui regardent la mer,
il en arrive chaque jour. Hommes en fuite.
Souvent ils restent en voiture,
ouvrant avec peine une fenêtre.
Mais l'un d'entre eux descend,
fume lentement appuyé à la balustrade.
Une demi-heure, une heure. Cela dépend. Puis il repartent,
repoussant avec soin le sable de leurs vêtements.
Pourtant il en reste toujours quelques traces
aux endroits les plus incongrus : sous le col,
derrière les oreilles, sur les paupières parfois.
Plus tard, il arrive à certains
de ne pas savoir où ils sont allés,
et encore moins pourquoi.
Fabio Pusterla, Les choses sans histoire, Ed. Empreintes